Le mois de décembre est ponctué de scintillements. On les voit dans les feux de cheminée, les décorations des rues, les guirlandes lumineuses des maisons… décembre a ce quelque chose de magique qui donne envie d’allumer des bougies et de lire des histoires de Noël. A Lyon nous avons la chance de pouvoir ajouter encore de la magie et des scintillements à ce mois, grâce à la fête des lumières, le 8 décembre. D’où vient cette fête? Pourquoi la fêtons nous particulièrement à Lyon? Comment est-elle fêtée dans notre école? Nous avons mené l’enquête pour vous !
Quelle est l’histoire de la fête des lumières à Lyon ?
La fête des lumières a pris l’importance qu’on lui connaît aujourd’hui en devenant une fête très animée et touristique grâce une volonté de la ville de Lyon depuis 1989. Mais la véritable histoire est encore plus belle car cette fête des lumières s’appuie sur un vœu qu’a fait la ville de Lyon en 1643.
Cette année là, tout le sud de la France est touché par une épidémie de peste. La ville de Lyon, qui s’est mise sous la protection de la Vierge Marie depuis le Moyen Age, prie la Sainte Vierge d’arrêter l’épidémie… et l’épidémie cessa. En échange de son intercession, la ville fit la promesse de lui rendre hommage chaque année. Pendant deux siècles, c’est la fête de sa nativité, le 8 septembre, qui fût choisi pour l’honorer, avec une marche dans la ville et des offrandes de cierges et d’écus d’or.
Puis en 1852, une crue de la Saône eut comme conséquence d’annuler l’inauguration de la statue de la Sainte Vierge posée sur l’ancienne chapelle de la colline de Fourvière, qui était prévue lors de cette fête. Elle fût alors repoussée au 8 décembre, jour de l’Immaculée Conception. Mais ce 8 décembre 1852, des pluies torrentielles s’abattent sur la ville, compromettant à nouveau l’inauguration.
Heureusement, le ciel se dégagea à la tombée de la nuit. Les feux d’artifices prévus n’étaient plus d’actualité et les lyonnais allumèrent alors des lumignons à leurs fenêtres pour éclairer les façades, comme cela se faisait traditionnellement pour les grands événements. Ils descendirent spontanément dans les rues, chantèrent des cantiques et crièrent « vive Marie », heureux de pouvoir enfin lui rendre hommage, après 3 mois d’attente et tout étonnés d’avoir tous eu la même idée au même moment. De cette fête spontanée est née une tradition que nous perpétuons tous les ans pour le 8 décembre, en allumant des lumignons à nos fenêtres, en descendant dans les rues et en rentrant dans nos églises pour lui dire à nouveau « merci Marie ».
Qu’est ce que « l’Immaculée Conception »?
L’Immaculée Conception, c’est le jour de la conception de la Vierge Marie, par ses parents Anne et Joachim. La tradition nous rapporte qu’après de longues années de stérilité, sainte Anne retrouva son époux saint Joachim, qui s’était retiré sur la montagne depuis quelques mois. Leur rencontre, pleine de joie, eut lieu à la Porte Dorée à Jérusalem. L’un et l’autre avaient été avertis par un ange qu’en réponse à leurs instantes prières, une enfant leur serait donnée «qui serait honorée sur toute la terre jusqu’à la fin des siècles» et cette enfant, c’était Marie.
Les pères de l’Eglise nous enseignent depuis les premiers siècles du christianisme que Marie fut conçue « immaculée », c’est-à-dire avec le privilège exceptionnel d’être préservée du péché originel car c’était elle que Dieu allait choisir pour être la mère de son fils. Il fallait le plus possible qu’elle soit digne de le recevoir et de l’élever. Marie est donc une femme parmi toutes les femmes, mais distinguée par Dieu d’une façon exceptionnelle. On dit qu’elle est ainsi « comblée de grâces ». Les récits la décrivent comme un modèle d’obéissance, de simplicité et d’humilité mais c’est peut être dans sa tendresse et son amour de mère que nous la rencontrons le plus.
L’Immaculée Conception est fêtée depuis le moyen âge mais c’est en 1854 que le pape Pie IX l’a proclamée officiellement comme un dogme, c’est à dire une vérité incontestable de la foi catholique. Nous la fêtons partout sur la terre le 8 décembre et de façon particulière dans le diocèse de Lyon, avec la fête des lumières.
Comment cette fête est-elle célébrée dans notre école?
Ce 6 décembre, en rentrant dans la cour de l’école, tous les élèves marcheront les uns derrière les autres avec un lumignon à la main sur le chant d‘Ave Maria de Glorious. Ils viendront alors déposer leur petite lumière pour former le prénom « Marie ».
Un temps de louange et un topo sur l’Immaculée Conception viendront poursuivre cette cérémonie.
Chaque classe aura préparé quelque chose en amont pour Marie : des intentions de prières pour les grandes classes, des coloriages pour les classes de maternelles et les 19 lettres d’Immaculée Conception pour les CP. Chacun pourra ainsi offrir à Marie quelque chose : lui remettre une prière, lui offrir un coloriage, une décoration.
Les enfants seront ensuite invités à vivre un temps de recueillement pour ouvrir leur cœur en pensant aux prières qui ont été dites et pour se préparer à accueillir la venue de l’enfant Jésus grâce au temps de l’Avent.
Enfin, les enfants repartiront sur le chant « Je suis dans la joie » en dansant !
Comment partager cette fête avec mon enfant ?
De la manière la plus simple, avec ce qu’il y a dans votre cœur pour cette fête à ce moment là et que vous aimeriez lui transmettre.
Par exemple, en déposant ensemble des lumignons sur vos fenêtres, en descendant dans les rues (de nombreuses communes proposent des temps festifs pour cette occasion), en rentrant dans une église et en allumant un lumignon avec lui pour dire merci à Marie ou encore en assistant à une messe prévue pour cette occasion, vous en trouverez certaines ici.
Belle fête de l’Immaculée Conception à tous !
Cet article a été écrit en collaboration avec Odile, Soizic, Camille et Agnès, un grand merci à elles pour leur relecture et leur apport théorique précieux !
Emilie.